Présentation du Château de Dives et histoire de 1830 à nos jours

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     Cour intérieure du ChâteauEn 2016, Dives, commune d'environ 330 âmes, est essentiellement constituée d'habitations individuelles et n'a plus de commerce. Jusqu'en 1917, un château trônait au cœur du village. Il était adossé à l'église, elle-même entourée du cimetière. Cet ensemble constituait le cœur du village. Le présent document tente de retracer l'histoire du château et de ses occupants sur la période récente. Les ancêtres de mon épouse sont venus s'installer à Dives en 1880 et l'article "A quoi ressemble Dives en 1881?,  vous donnera une  idée de ce qu'était ce village à cette époque.

                 
                 L'entrée du château entre 1829 et 1917

 

Le château entre 1829 et 1917
Le plan cadastral du château en 1829

  L'examen combiné du cadastre de 1829 et des Cartes postales de Dives (Oise) donne une bonne idée de ce qu'était ce château. Construit sur la parcelle 17, il est entouré de douves et on y accède par un pont qui les franchit. Elles sont prolongées par un étang, parcelle 12, alimenté par l'eau de la Divette qui y prend sa source. Sur les parcelles 14 à 16 s'étendent les bâtiments d'exploitation des terres du château. L'étang et le potager qui se trouve sur la parcelle 13 fournissent le poisson et les légumes.  Cet ensemble cohérent permet aux occupants de vivre en autarcie. L'église de Dives et le cimetière se situent sur la parcelle 21.

Le château occupé par les Allemands en 1917 

La photo du château prise par des Allemands qui l'occupent, date de l'hiver 1917 et permet de bien appréhender l'architecture globale. A l'arrière plan, la tour médiévale daterait du XII ème siècle. Au centre une bâtisse de style Renaissance datant du XVII ème, à gauche une maison en briques, couverte d'ardoise construite courant du XIXème et à droite un bâtiment de pierres couvert de tuiles pour l'hébergement du personnel attaché au château.

Le château de Dives est occupé depuis le 17 ème siècle par la famille Langlois de Plémont dont les armoiries subsistent au-dessus de la porte actuelle.

Les armoiries de la famille Langlois de Plémont

En 1898, le château est mis en vente et le notaire chargé de la vente en fait une description détaillée. Cliquer sur ce lien pour accéder à la description

Destruction du château en 1917

Le château après l'incendie de 1917

Pendant la guerre 14-18, le canton de Lassigny se trouve au cœur de la ligne de front d’octobre 1914 à mars 1917, en mars et avril 1918, puis en août 1918.

Cette partie de la Picardie a été à la fois victime des bombardements d’artillerie et de l’aménagement militaire de chaque camp (réseaux de tranchées), mais aussi des pillages et des destructions volontaires des maisons et des cultures. C'est un des secteurs du département de l’Oise le plus touché par les destructions provoquées par cette guerre.

Jusqu'en mars 1917, le château est occupé par les Allemands. Lors de la retraite allemande de mars 1917, le château est incendié et il ne reste plus que les murs. Les murs ne résisteront pas aux tirs d'artillerie et aux combats de 1918 et lorsque les Allemands quittent définitivement Dives en août 1918, le village, son château et son église ne sont plus qu'un tas de pierres, de briques et de bois enchevêtrés.

L'entrée du château après l'incendie de 1917

Du château, seule la porte d'entrée est miraculeusement sauvée et donne un aperçu de ce qu'il avait été. Les propriétaires de biens immobiliers détruits pendant la guerre on été indemnisé et pouvaient soit reconstruire leur maison, soit avec l'indemnité, choisir de s'installer ailleurs. Dans l'Oise, près de 270 000 habitants traumatisés par la guerre ont choisi de quitter le département. La famille Langlois de Plémont fait partie de ces émigrés et elle décida de s'installer dans la Somme.

 

L'église avant la guerre 14 - 18

Louis Graves, secrétaire général de la préfecture de l'Oise, fait paraître entre 1830 et 1859, 17 volumes qui retracent l'histoire détaillée de l'Oise. Le volume XII traite spécifiquement des cantons de Lassigny et de Noyon. Cet ouvrage constitue une référence pour l'histoire de la commune de Dives. On y lit :

« Il y avait à Dive un château fortifié détruit dès long-temps, dont il reste encore une tour et un pan de mur, entouré de larges fossés remplis d'eau ; on y a joint un pavillon construit en briques. L'église qui est auprès de cet ancien manoir a été bâtie en 1555 par le Cardinal Bertrand, seigneur de Dive. Elle est cruciforme; les voûtes du chœur et les transepts sont multinervurées ; la nef est lambrissée, et on y a ajouté des collatéraux de construction moderne; le clocher est carré, massif, a gros contreforts, placé à côté du portail ; il n'y a point de flèche. L'édifice est en pierre de taille sur solins de gré. Le chœur est orné de boiseries; l'ensemble du vaisseau est vaste, aéré, proprement tenu; on y conserve une parcelle de la vraie croix, et l'on y voit les pierres sépulcrales de la famille Langlois de Plémont, qui possède depuis deux cents ans au moins le domaine principal du pays. »

L'église vers 1907

L'église après la guerre 14 - 18

 

 

L'église actuelle

A la fin de la guerre 14-18, l'église n'est plus qu'une ruine. Dans le périmètre église, cimetière, château, seul le cimetière a conservé son apparence d'avant guerre. Du château, il ne reste que la porte d'entrée de la bâtisse en briques et pierre construite au XIX siècle et de l'église, il ne reste rien. 

L'église, comme tout le village sera reconstruite dans les années 20 et c'est un architecte du Doubs qui sera sélectionné pour la reconstruction de l'église, ce qui explique la forme du clocher assez insolite pour la Picardie. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le parc actuel

La porte du château de Dives en 2014L'étang et l'emplacement de l'ancien château ont été achetés par la commune de Dives. Du château, il ne subsiste que la porte d'entrée richement décorée des armoiries de la famille Langlois de Plémont qui à occupé le château pendant deux cents ans, jusque vers 1900. L'ancienne ferme du château, détruite en même temps que le château a été reconstruite dans les années 1920 et la commune a acquis cette bâtisse pour en faire la mairie du village.

Le parc de style anglais du XIX ème siècle a été réhabilité et on peut s'y promener et y découvrir en suivant une promenade aménagée autour de l'étang, une oeuvre de 2007, de l'artiste contemporaine Anne Rochette: "Les pierres galantes". L'ensemble, réalisées pour le parc du château de Dives, comporte 6 sculptures: colonne, banc au collier, le banquet, la barque, banc au cygne et goutte d’eau. L'oeuvre a fait l'objet d'une commande publique du ministère de la culture et de la communication, délégation des arts plastiques / direction régionale des affaires culturelles de Picardie et du groupe d’action locale Sources et Vallées. 

La pierre blanche fait référence au matériau  de construction traditionnelle de la région, même si lors de la reconstruction après la première guerre mondiale, elle fut remplacée par la brique. Les blocs de  des Pierres galantes ont été extraits des carrières Dubois de Mello (Oise). Les pierres ont d’abord été taillées par l’atelier de Jean-Michel Bouchard, tailleur de pierres à Fresnes l’Eguillon. La taille finale a été réalisée par Anne Rochette.

La barque

La colonne

 

 

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Anne Rochette est née à Oullins en 1957. Elle enseigne aux Beaux Arts de Paris depuis 1993. Elle a étudié et travaillé à New York de 1982 à 1990. Elle vit et travaille aujourd'hui  à Paris.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'étang est ouvert à la pêche aux heures d'ouverture du parc.

 

Un endroit fort agréable pour mettre du fil dans l'eau!

 

 

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